Le Frac organise du 6 octobre au 16 décembre 2001 une exposition de Sarkis : Transflammation consacrée à une installation produite pour l'occasion, en partenariat avec le Musée d'art contemporain de Lyon.

Le thème de la brûlure, au c¦ur de l'installation conçue pour cette exposition et sensible dans le titre de la vidéo : "Transflammation ", est déjà présent dans de nombreuses ¦uvres à l'instar de l'installation Froid au dos (¦uvre de la collection du Frac des Pays de la Loire) où un chaud tissu rouge couvre quatre moniteurs comme en écho à la terreur suggérée dans la vidéo (un homme brûle dans les flammes d'une aquarelle). A travers l'image de la flamme, Sarkis exprime dans ces ¦uvres la violence, la mort ou l'oubli autant que l'ardeur vitale ou la flamme des cierges qui, dans les églises témoigne de la présence divine...

Le temps, la mémoire sont des notions centrales dans le travail de l'artiste. La mise en scène de Transflammation constituée à partir de l'espace de la salle d'exposition du Frac à Carquefou, renvoie comme toujours chez l'artiste, à d'autres lieux, à une autre histoire. Sarkis ne décharge pas le mobilier et les objets de leur vécu, il les apprivoise même s'ils sont issus d'espaces lointains ou de siècles passés : il fait rencontrer l'origine des objets avec la sienne propre. Il utilise pour cela le procédé de l'interprétration en ayant recours au langage théâtral et à l'éphémère, en prenant en compte chaque étape de l'expérience. Tel un cheminement, l'¦uvre est en quelque sorte dans l'attente d'un déplacement.

"Transflammation", film réalisé par l'artiste en 1996 et présenté au c¦ur du dispositif  imaginé par lui pour Carquefou, donne à la manifestation son titre et en livre la clef : la caméra suit lentement, accompagnée d'une cantate de J.S. Bach, un parcours dans une maison et balaie les éléments mobiliers qui s'y trouvent. Puis un plan fixe montre la main de Sarkis peignant à l'aquarelle des flammes, l'une après l'autre, sur 17 représentations de meubles en bois.
Chacune des feuilles se charge ainsi tour à tour de l'eau rougie déposée par le pinceau et l'image du meuble s'enflamme. Dans la salle d'exposition, disposées autour du moniteur rotatif qui diffuse le film et constitue le pivot de l'installation, sont disposées des planches de bois de différentes tailles, éléments/débits pour 17 meubles.

Comme il avait pu le faire à Bordeaux au CAPC l'année dernière, Sarkis souhaite accompagner cette exposition d'une session d'enseignement destinée aux  jeunes artistes  ou étudiants d'art en fin de cycles. Basée sur une rencontre privilégiée entre l'artiste et l'élève, cette expérience pédagogique propose une alternative intéressante aux principes éducatifs développés par les établissements d'enseignement et offre à tous ceux qui y participent un enrichissement hors du commun.

Sarkis a cette capacité exceptionnelle de passer de l'intimité de l'aquarelle aux installations et constructions les plus ambitieuses. Poète, humaniste autant qu'architecte il est ce metteur en scène singulier capable de  dire la souffrance, la mélancolie autant que le mystère et la poésie.

 

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